• Huit jours, mon compte à rebours s'étiole inlassablement. Key me regarde bizarrement, je reprend contenance et lui souris. On échange un regard puis il disparait par la porte de ma chambre et pendant quelques secondes j'entends une cavalcade de pas dans l'escalier. Bon, pour aujourd'hui je sais ce qu'il me reste à faire.

    Je tire une grande malle de sous mon lit et l'ouvre, elle contient quelques vêtements et effet personnels. Je me change et me transforme en jolie petit fille de bonne famille. Ma tenue d'assassin en herbe vient d'être remplacée par une robe noire, une paire de ballerine et une large ceinture blanche. J'attache mes cheveux en un joli chignon haut et descend.

    Je ne croise qu'une ou deux personne avant d'arriver au bas de la tour. Je passe le seuil de celle ci et me dirige vers le centre de la ville et le cartier des marchands.J'arrive devant une sorte de pharmacie et Anna, la fille du propriétaire, m’accueille en souriant :

    - Mio ! Ça faisait longtemps ! Comment vas-tu ?

    Ai-je omis de préciser qu'elle ne connait pas ma véritable identité ?

    - Très bien et toi ?

    - Bien, bien, comme toujours. fais-t-elle en m'entrainant vers l'arrière boutique, Je vais dire à mon père que tu est là, il s'occupera de ta commande.

    Son père en revanche sait tout. Il me rejoins en vitesse.

    - Que puis-je faire pour toi Ai ? me demande-t-il en vérifiant au préalable que personne n'écoute.

    - Comme d'habitude, je viens reconstituer mon stock de poison.

    Cette homme, Jean, est le meilleur en ce qui concerne la confection de toute sorte de poison, il est régulièrement en contact avec la tour  et je viens régulièrement le voir.

    Il s'approche d'une étagère et me tend une dizaine de fiole, je ne lui ai jamais demandé de m'en donner des mortels, seulement ceux qui rendent inoffensif ou endorment. 

    - Pour le paiement ?

    - Comme d'habitude Ai, la famille Firtz cette fois, ils ont un collier en saphir qui peut me rapporter gros.

    - Tu l'auras dans trois jours.

    - C'est rapide, d'habitude tes délais sont d'au moins d'une semaine.

    - Je veux régler ça avant mon épreuve...

    Son visage se ferme et se teint de tristesse.

    - C'est pour bientôt ?

    - Huit jours.

    - Déjà, merde. J'espère que tout ce passera bien.

    Je lui lance un vague sourire avant de quitter sa boutique, un sac en toile en travers des épaules.


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  • J'y suis, enfin non, pas exactement du moins. Je me tiens perchée sur le toit de la propriété que je dois cambrioler cette nuit. J'ai déjà passée un jour et une nuit entière à surveiller. Pour se référer à mon compte à rebours, d'ici quelques heures il sera minuit et il ne me restera plus que six petits jours. Je porte un harnais en cuir bien sanglé autour de ma taille et de mes cuisses. Un large poulie va me permettre de descendre en rappel lentement. Ma corde est lestée et je n'ai rien à craindre. Je ne suis qu'une hombre posée à califourchon sur les tuiles rougies du toit.

    C'est partis, je me laisse tomber dans le vide. Ma réception est brutale car en fait pour me servir de lest j'ai accroché l'autre extrémité de ma corde à un tronc d'arbre. Donc jusqu'à ce que le corde se tende j'étais en chute libre. 

    J'arrive au niveau d'une belle fenêtre au balcon de fer forgé ouvragé que je m'empresse de crocheter. Je détache le mousqueton de ma ceinture et attends tandis que je le vois remonter jusqu'à poulie où il se bloque. Bien. C'est l'heure de mes recherches.

    Je cherche dans trois chambres différentes mais pas la moindre trace de pièce dérobé. Je suis certaine que c'est là où se situe ce collier, j'ai entendue les gardes en parler, le dernier bijoux précieux du "maitre". Au souvenir de leur ton sarcastique je ne peux m'empêcher de lâcher un gloussement.

    J'arrive enfin à une petite chambre bleue nuit. Un immense et somptueux lits noir trône en plein milieu et une forme indistincte se soulève régulièrement. Quelqu'un dort ! Je m'approche sur la pointe des pieds, préparant mon poignard dans ma main droite tandis que, de la gauche, je cherche vivement la petite pièce cachée. Derrière un meuble finement sculpté je dégage une petite poignée et tire violemment pour enclencher l'ouverture. La porte que je cherchais s'ouvre dans un grincement atroce.

    Je me retourne, le cœur battant à tout rompre, effectivement l'occupant du lit s'est redressé. Je m'approche rapidement et pose une main sur sa tête. Je m'apprête à proférer une quelconque menace lorsque je remarque les deux petites mains qui frottes ses yeux et la taille anormalement petite de la tête que je tiens sous ma main droite. 

    Un enfant ! Je le retourne vers moi.

    - Bonjour. murmure sa petite voix légèrement tremblante.

    - Écoute, si tu te tais je ne te ferais pas de mal alors ne hurle pas, OK ? 

    - OK. un sourire timide éclaire son visage. Comment tu t'appelle ?

    J'hésite une seconde puis répond :

    - Tu me promets que ce sera notre secret ?

    - Promis fait-il en me tendant la main. Moi c'est Léo.

    Je la lui serre en souriant, en voilà un petit garçon étrange avec ses manières d'adultes.

    - Enchanté Léo, je m'appelle Ai.

    - J'aime bien, ça s'écrit avec le caractère d'amour non ?

    - Oui.

    - Alors tu es gentille.

    Je le regarde interloqué, sa maturité n'enlève rien à ses six sept ans, ça reste un enfant naïf et innocent. Malgré tout je sais que je ne pourrais pas lui faire de mal. 


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